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mardi 7 mars 2023

La voie de l'encre

LA VOIE DE L'ENCRE from LARDUX FILMS on Vimeo.

 

Réalisé à Tokyo par les journalistes Pamela Valente et Pascal Bagot, le documentaire 

« La voie de l’encre » est une plongée dans l’univers trouble de l’irezumi, le tatouage traditionnel japonais. A travers une galerie de magnifiques personnages tatoués, le portrait d’une école peu académique et d’une ville électrique, le film lève le voile sur l’un des secrets les mieux gardés de l’artisanat nippon.

Apanage des yakuza, les mafieux au Japon, l’irezumi est réalisé depuis plus de deux siècles à la main. Il faut plusieurs années et parfois plusieurs milliers d’euros pour achever ces « kimonos de peau ». A la tête d’une « famille », une sorte d’école où l’on apprend et perpétue le savoir-faire « maison », Horitoshi-sensei est à 63 ans l’un des derniers grands maîtres de l’irezumi. D’année en année, le nombre d’apprentis se fait pourtant plus rare. Le tatouage traditionnel japonais tournerait-il une page de son histoire ?

 

https://vimeo.com/ondemand/lavoiedelencre 

 

 Un documentaire de 70mn réalisé par Pamela Valente et Pascal Bagot, Musique Eric Breia,
Une production Lardux Films : Special Films for Special People

 

 Au Japon, le tatouage est une pratique ancestrale, au même titre que l'ikebana (arrangement floral) ou le chanoyu (la cérémonie du thé). Mais c'est à l'ère Edo, au début du 17e siècle, que remonte l'origine de l'irezumi, tel qu'il est encore pratiqué aujourd'hui par des maîtres tatoueurs, les horishi. Il s'agit d'un tatouage qui couvre de larges parties du corps. Seuls les avant-bras, le milieu du torse et l'abdomen sont laissés vierges.

 confidentiel parce qu'au pays du soleil levant, ce qui est beau est souvent caché, comme le dit Horiyoshi III, tatoueur de légende qui a contribué à faire connaître son art dans le monde. "Si vous allez dans un temple, les plus beaux objets sont tout au fond, là on ne les voit pas de prime abord", précise-t-il.

Cinq ans d'apprentissage

De Fukuoka à Nagano en passant par Nara et Yokohama, traversant les saisons avec poésie et contemplation, le documentaire  va à la rencontre de ces artisans, dont un fabricant d'encre depuis 16 générations, qui travaillent en milieu très fermé, gardant jalousement leurs secrets.

Si certains horishi ne tatouent qu'à la main, d'autres ont ajouté un dermographe électrique pour être plus précis dans certains motifs. Mais tous évoquent la relation particulière qui s'établit avec leurs clients puisqu'il faut des années pour couvrir un corps.

 La tradition du tatouage integral ou semi-intégral telle que nous la connaissons aujourd'hui s'est développée à la même époque avec les vestes de samouraïs appelées jimbaori (veste sans manches facile à passer sur une armure). Des héros ou des faites glorieux étaient représentés sur le dos de ce vêtement ; mais la rigidité hiérarchique qui touchait les catégories sociales s'appliquait aussi aux habits, et il était interdit aux gens du peuple de s'afficher avec un kimono ou avec ce type de veste, qui étaient l'apanage des castes de haut rang.

Pour pallier à cette interdiction, les gens du peuple adoptèrent le tatouage décoratif comme élément de mode. Il fut rapidement très en vogue, en particulier parmi les artisans qui travaillaient souvent dévêtus, et affichaient fièrement leurs tatouages pour se distinguer. Cet intérêt populaire contribua à l'explosion du métier de tatoueur au début du XIXe siècle. En dépit des interdictions successives du gouvernement, le tatouage décoratif se maintint dans les milieux artisans.

Le tatouage pénal est institutionnalisé en 1720, afin de remplacer les peines d'amputation qui frappaient les criminels. Reprenant les bases posées par le Kojiki, le tatouage punitif stigmatisa une partie des individus qui par la suite se regroupèrent autour des clans de yakuzas, d'autant plus naturellement que la marque de leur délit les prenait dans un cercle vicieux : ostracisés par la société et ayant perdu tout espoir d'y retrouver une place, les hors-la-loi s'enfonçaient d'autant plus dans le crime, de sorte qu'au final la population les redoutait encore davantage. A leur sortie de prison cependant, un certain nombre de criminels faisaient appel à des irezumishi pour camoufler leur tatouage pénal sous un autre motif (fleurs...). Les maîtres tatoueurs aussi bien que leurs clients étaient considérés comme des yakuzas ou des hors-la-loi.

Si la pratique du tatouage punitif fut abolie en 1870 sous le gouvernement Meiji, elle marqua durablement les représentations qui associent encore aujourd'hui tatouage, yakuza et criminalité. 


Documentaire complet sur Youtube.



 Tohibiki et Shakki. Tatouage japonais pratiqué en technique ancienne dite Tebori, sans machine électrique. Paris, Acquigny ( Normandie ), France.

 

 


 

 https://www.donoeko.com/

 

Site d'un maitre artisan digne des plus grands ...

 

 

 

 

Atelier Do No Eko - Tatouage d'une araignée Yokaï, Jorōgumo 絡新婦 - Technique Oshiroibori from Atelier Do No Eko on Vimeo.

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